Poème caniculaire

Poèmes qui tombent du jour

Poème caniculaire

La pomme qui ne tombe pas de l’arbre abrasé par le feu

Soulève de l’intérieur de mon ventre un long chagrin de chair

Autour les feuilles déjà ne sont plus que la trace sonore du bruit sec où se brise le virtuel.

D’un feuillage liquide qui disparaît sur le fer rouge et vorace du grillage incendié

Se meurt las l’oiseau transitionnel

Soleil fou qui déroge au réel

Délocalise le lieu la place, abolit le temps et bannit mon être de l’espace.

Quelque chose ici bas ne fait pas qu’affleurer, ça transperce.

Là, l’air brûle l’enveloppe de l’oeil se fane

Un peu plus loin encore, la terre parle

Mon semblable porte son malaise sur la tête comme on sauverait une âme

L’oiseau se presse et s’abîme dans l’air cuit

Un papillon glisse flavescent de la fleur et chavire dans l’amer

Son petit corps raidi bouleverse l’ordre de mon cœur, claquant tombant au goudron affamé. 

Ici, nul chien n’adore plus son maître. 

Nos amis mots vacillent dans la langueur des corps, lâches, ramassés en forfaits

Je vais sans secours dans le lieu où l’ennui s’est tu où a brûlé l’envie

Que la pomme ne tombe pas solde le jour d’un sort

De la pièce fraîche derrière la vitre claire, quelque chose cloche.

Quelque chose semble mort.

Ed Erkls 

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