Je passais l’autre fois près de vous.
D’un oeil presque incertain, j’aperçus votre corps couché sur la poussière, recouvert d’un infime drapé de sable aurore.
A peine pour réchauffer vos pieds nus d’autres voyages.
Protégé sous les plis, vous dormiez comme un homme.
Quelques denrées cachées vous gardaient dans la vie.
Je vous trompais encore du regard dans un soupir très lâche alors que mes pas me portaient déjà loin.
Ces corps sur la poussière, j’avais pris l’habitude de les frôler au seuil, sans trop m’en approcher, gardant comme une pudeur le remord de l’absence.
Chaque pas qui m’éloignait alourdissait mon coeur mais rassemblait mon âme en notre humanité.