Jeune tourterelle
Ne sois pas effrayée par mon pas disgracieux, malhabile, imprécis
Avec mes gros sabots, je fait fuir les affreux
Avec ma hanche cassée, je ne sais que ramper, je tremble souvent aussi
Je traîne mes échassiers sans me coordonner
Vois comme je suis abrupte, moi le très bas, qui n’ai pas su passer près de toi sans tout désenchanter de l’ordre de ta beauté
Je recule devant toi maintenant tout doucement et ton œil intrigué semble ne pas me quitter
J’ai déjà disparu que tu m’as oublié, tu bois dans quelque creux d’une terre desséchée, je ne vois que tes plumes bleuir dans la lumière
Peut être bien aussi que tu ne m’as point vu, que j’ai tout inventé car tu es la grâce et son secret