Par delà la fracture

Poèmes qui tombent du jour

Pourquoi suis-je là ?

Pourquoi ma réponse devrait-elle être rationnelle ?

Cette présence, n’est-ce pas peut-être l’effet de cette brise absolue d’imprévu caressant mon cou au moment même où tes yeux cherchaient mon regard attablé au festin de la douleur et que tu as, comme par delà toi-même prononcé ces mots que j’avais oubliés

Viens, viens avec nous.

Je me souviens de ce moment, le seul capable de différencier tous les autres moments que l’épaisseur abasourdie du temps avait dévorés et de leur donner un sens, nouveau, apparu dans le travestissement curieux de l’étrange familiarité de sa densité, qui jadis, seyait si bien à mon âme.

Il faisait très chaud, j’étais moi-même aussi épaisse et étendue que l’absence du moindre recoin d’ombre devant laquelle même les oiseaux, muets, avaient abdiqué devant la recherche.

Chacun de tes mots me semblait inconnu et impossible, l’acte même de me lever de cette chaise de plastique blanche comme ma face pour chercher de l’air avec mon seul squelette m’était devenu inaccessible.

C’est pourtant à ce moment précis que tout s’est joué.

C’est le morceau qui manquait à mon esprit devenu puzzle

Moi qui me cachait, moi qui avait pourtant délibérément disparu des bulles de rien qui composent nos images, je suis venue vers toi.

J’ai entendu ta main se poser sur mon épaule, je l’ai sentie entrer en moi comme la terre asséchée de l’été tout à coup reçoit les premières pluies de gouttes.

D’autres auraient craché dessus que j’en eu perdu  le goût.

Le goût de la vie au coin de mes lèvres, me rappelant doucement celui des larmes qui ne coulaient plus depuis trop longtemps. 

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