L’hôte

Poèmes qui tombent du jour

C’est toujours le matin qu’il pleure. Un peu avant l’aube. Qu’elle vienne, cela ne cesse de ne pas le consoler, de le surprendre.

Ça le prend comme un enfant voudrait toujours trouver les bras d’un autre pour se lover. 

Peu lui importe qui, c’est la chaleur qu’il cherche, il sait que bien peu de personnes peuvent la lui refuser. Lorsque vient l’enfant, il pleure avec lui, il ne peut pas le consoler, pas encore car il ignore que lui aussi est un enfant. Il rit bientôt et il le laisse partir avec un peu de peine qu’il cache dans un sourire. Il se cache pour qu’il s’en aille, pour qu’il vive.

Il ne sait pas encore que c’est pour lui le moment le plus fragile, celui où il doit s’éveiller. Celui où il le quitte.

Matrice du moment d’amour.

D’amour pour ceux qu’il aime et qui dansent dans son coeur pendant sa nuit sans que toujours il les y invite. De convives, ils sont à la fête, ils savent qu’il désire être pour eux une demeure, une maison sans verrou. Ils savent aussi que si la porte reste close un moment, ils pourront revenir. Il a besoin quelques fois de ses silences.

Son verre de vin ce soir, à sa gauche et son reflet exhumé de la bougie en fleurs. Ses compagnons. 

Trop tard il est cinq heure, c’est la limite affranchie pour la paix qui naît du sommeil.

Après l’heure, il n’est plus question de rêver les yeux fermés. Le rêve commence ici. 

Là, tout doux, il s’endort après l’heure, pour ne pas que l’aube le touche plus qu’il n’en faut, pour ne pas qu’elle le brise.

Et la musique orientale entre dans son âme avec les écouteurs. Son horizon, l’ordinateur.

Un jour il parlera de toi, de ce frère qu’il a perdu; l’être là, celui qui joue avec d’autres langages.

Jamais il ne quittera ce lieu d’où il écrit. Recourbé dans l’angle d’une lointaine demeure, il le regarde inventer de nouveaux textes.

C’est sacré.

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