Car.
Un jour j’ai décidé de ne plus jamais laisser s’échapper un mot, un dire.
D’appuyer ma présence sur ce bout de terre, agrippée des orteils pour équilibrer la tension de ma croupe en partance. Pour. Partir plus vite parce que je suis déjà revenue. Morte peut-être, je ne sais plus.
Et c’est ici que le rêve commence, l’œil pourtant demi-clos, ne sachant, ne voulant que cette lumière le dise. La nuit nous ensemence.
Je le regarde encore à côté. Je me souviens et j’aime me taire.
Que.
Parfois, il déposait son corps dans d’autres draps, ailleurs, sans jamais rester là, comme une plume sur l’épaisseur d’un ciment rouge de soleil et de temps.
Déposé en lui, tout entier recourbé sur son être, le corps comme armure, qui défie l’insolence du réel. Le poids est si léger que je peux l’écouter de ma chair.
Il y a urgence à dire. Que le serrer contre moi m’arrache à la nuit, me dépossède de toutes mes certitudes et accomplit dans mon âme une équation compacte.
L’instant précis devient quand il se brise, je suis de mon museau sa trace, je regarde l’horloge et je m’écrie au ciel qu’il cesse de tourmenter nos larmes.