Il existe ma mère
Je l’ai élevé pour toi
Je l’ai voulu beau pour toi
Je lui ai parfois fait du mal
Mère!
Comme il se cache. Il sait.
Il joue avec le vent.
Ivre d’amour, je le retrouve souvent attablé au festin de la douleur.
Il aime à s’y répandre, repu, repenti.
Le sourire en moustache. L’oeil lointain.
Il me parle de toi, avant l’aube. Toujours d’un ton criard
Fauve abasourdi.
Pauvre.
Capricieux.
Je l’aime. Je ne sais pas.
La question.
Lui, le trouvailleur
A moi, le labeur.
Circonscrite.
J’aurais pu, à genoux.
Et l’autre.
Oui l’autre là. L’être.
Comme il lui ressemble
Il est né dans le désert mais ses pas l’ont guidé.
Rapide. Sibyllin.
Le regard neuf.
Intrépide, assoiffé.
Je l’aime. Je sais.
IL est là.
Il existe ma mère.
Je l’ai protégé pour toi.
Je l’ai voulu bon pour toi.
L’aurais-je blessé un jour?
Mère!
Il sait.
Il joue avec le temps.
Il joue avec ce qu’il a fallu taire
Pour te plaire.
Terre pour exister. Hanter et recouvrir.
Maintenant.
Ils sont là tous les deux.
Moi? Je regarde.
Je souris, je les laisse s’amuser avec autant
Autant ma mère je m’émerveille
Comme des enfants